lundi 28 janvier 2013

Tweets haineux : la justice peut-elle faire plier Twitter ?




DÉCRYPTAGE | Le TGI de Paris vient d'ordonner à Twitter de communiquer les coordonnées des auteurs de tweets haineux. Petit mode d’emploi juridique d'une affaire dont on n'a sans doute pas fini de parler.

Le 25/01/2013
Le tribunal de grande instance de Paris a tranché : Twitter devra l’aider à identifier les auteurs de tweets haineux. Saisie il y a trois mois par l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) après un déferlement de tweets antisémites sous le hashtag #UnBonJuif, la justice s’est rangée du côté de l’association à l’occasion d’une audience en référé le 24 janvier. Et si on essayait d’y voir plus clair dans une affaire marquée par des prises de position gouvernementales (Fleur Pellerin et Najat Vallaud-Belkacem sont toutes les deux montées au créneau pour mettre la pression sur l’entreprise américaine) ?

Sur quelle base la justice contraint-elle Twitter ?


On peut gloser sur le-monde-sans-règles-d’Internet, mais c’est un bon vieux texte de 1975 qui a permis au TGI de Paris de forcer la main à Twitter : l’article 145 du code de procédure civile, qui prévoit l’intervention de la justice « s’il existe un motif légitime de conserver ou d’établir avant tout procès la preuve de faits dont pourrait dépendre la solution d’un litige ». Il faut retrouver un cybersquatteur de nom de domaine dissimulé sous une fausse identité ? Un juge peut réclamer l’information au registrar (le bureau d'enregistrement des noms de domaine) en s’appuyant sur l’article 145. Il faut avoir confirmation du site Web sur lequel un prévenu soupçonné de meurtre a acheté ses balles ? Là encore, il y a l’article 145. Il faut identifer les auteurs d’un tweet raciste ou antisémite ? Vous connaissez la suite. D’autant plus que « dans la litige international, la mise en oeuvre de telles mesures est soumise à la loi française », comme l’indique la décision rendue jeudi.


jeudi 24 janvier 2013

L'enfant et les écrans, émission de radio et rapport de l'académie des sciences.

Emission "La tête au carré". Emission ici.



Dans son rapport L’enfant et les écrans, qui vient d’être publié, l’Académie des sciences se penche sur l’utilisation des outils informatiques par les enfants et émet quelques recommandations. En substance, il ne faut pas considérer les enfants comme des génies des technologies ni comme des victimes potentielles, mais les adultes doivent les accompagner dans cet apprentissage aujourd’hui indispensable et bénéfique.
Les nouvelles technologies peuvent réserver beaucoup de bonnes choses à nos enfants, à condition que l'usage des écrans en tout genre soit adapté à chaque tranche d'âge, encadré par les parents et les enseignants puis autorégulé, estiment des experts de l'Académie des sciences. « On voit trop souvent les aspects négatifs, les inquiétudes que les écrans suscitent, mais il existe aussi beaucoup d'aspects positifs », a souligné mardi Jean-François Bach, secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences, en présentant à la presse le rapport L'enfant et les écrans.
Cet avis de l'Académie des sciences est le fruit de deux ans de travail intégrant les enseignements d'un grand nombre de recherches dans les domaines de la neurobiologie, de la pharmacologie, de la médecine ou de la psychologie. L'Académie des sciences y formule 26 recommandations, passant en revue les dangers potentiels des nouvelles technologies pour le cerveau et le psychisme, sans pour autant négliger tous les bénéfices que les enfants peuvent en retirer si elles sont maniées à bon escient. « En tant que médecin, si je propose une recommandation et pas un traitement, c'est bien que le malade ne va pas si mal », sourit Serge Tisseron, psychiatre et psychologue coauteur du rapport. La suite ici.

dimanche 13 janvier 2013

Harcèlement "numérique" Adolescents : Slut-shaming.



ADOS - Les adolescents sont décidément de plus en plus cruels entre eux. Donnez-leur un ordinateur et des réseaux sociaux, ils trouveront le moyen de torturer leurs camarades de classe. Dernière technique en vogue chez les filles, le "slut-shaming". Ce phénomène né aux Etats-Unis arrive progressivement en France. On pourrait le traduire en français par 'l’humiliation des salopes". Le principe est simple, vous prenez la fille de votre classe qui s’habille de la façon la plus provocante, qui se maquille un peu trop, qui soi-disant sort avec tout le monde, ou tout simplement que vous n’aimez pas. Vous postez ensuite une photo d’elle sur un tumblr, Facebook ou encore le nouveau venu ask.fm. Il ne vous reste plus qu’à ajouter des commentaires méchants, sarcastiques et dégradants. De nombreux groupes de slut-shaming se sont multipliés sur Facebook comme le très élogieux "Certaines devraient apprendre à fermer leurs jambes avant d’ouvrir leurs bouches".
Des adolescentes se retrouvent alors insultées, humiliées sur la place publique du web, victimes d’un véritable harcèlement psychologique. Leurs bourreaux ne sont autres que leurs pairs, des camarades, des voisines, des adolescentes de leur âge. Des jeunes filles qui se sentent toutes puissantes sur le net, grâce ou plutôt à cause de l’anonymat qu’il apporte. La suite ici.