«Est-ce qu’il me veut?», «est-ce qu’il m’aime», «est-ce qu’elle m’a seulement aperçu ?», sont parfois des questions obsédantes. Alors, pour tenter de se rassurer, on tente de capturer le regard de l'autre. Pour savoir: oui, non, merci, au revoir. Parfois, cela ne fait pas de doute. Lorsque Angie Dickinson tourne la tête vers John Wayne, dans Rio Bravo, pour le shériff et le spectateur, le message est clair: elle le désire, son corps, son coeur, tout. Elle l’aura. Et que dire de Marlon Brando dans un tramway nommé désir ? Là, on tombe presque dans la pornographie. Quelle indécence. Le cinéma n’a rien inventé. Dès Chrétien de Troyes, au XIIème siècle, tout est une histoire de regards entre Erec et Enide.
Brody Odag Ryan l’a bien compris. L’autre jour, il rencontre une jeune femme dans un Starbucks (cela ne peut pas toujours être à l’orée d’un bois, sur un banc). On ne sait pas si ce fut pour lui comme une apparition, mais il la trouva franchement belle. Ils discutent un moment, elle lui donne son numéro de téléphone. Quelque temps plus tard, il lui envoie une vidéo par MMS. Et comme il connaît ses classiques, il la joue langoureux, mode crooner. En fond, on entend un bout de Hold On, We’re Going Home de Drake. «Hold On, We’re Going Home, qui susurre, you left your mark on me / I want your hot love and emotion endlessly» («tu as laissé ton empreinte sur moi / Je veux ton brûlant amour et tes sentiments pour toujours»), susurre le chanteur de RnB. Explicite. La suite ici.