mercredi 16 mai 2012

Facebook et la répression syrienne.


SUR LE NET | Les services du gouvernement de Bachar el-Assad ont rouvert l'accès au réseau social depuis trois mois. Ils y ont créé des milliers de faux comptes tenus par des mouchards du régime et y traquent sans relâche les opposants. Récit.

Le 20/05/2011 à 00h00
Hala Kodmani

Après l’enthousiasme pour les « révolutions Facebook » dans le monde arabe, le désenchantement gagne en Syrie, où une cyber-guerre entre les services du régime et les contestataires prend désormais une tournure inquiétante. En autorisant la réouverture en février dernier, après plus trois ans d’interdiction, du réseau social dans le pays, l’objectif du pouvoir était d'abord de surveiller les activités des utilisateurs. La répression qui s’est accentuée ces dernières semaines sur le terrain passe donc désormais aussi par Facebook.

« N’adressez plus de messages, même privés, sur Facebook, ils sont  vus ! », ont fait savoir plusieurs correspondants proches du mouvement de protestation en Syrie à tous leurs contacts extérieurs. Jusque-là, les cyber-activistes ne prenaient de précautions que sur leur page publique, qui affichait souvent des photos de « roses de Damas » ou des liens sur des chansons d’amour... tandis qu’eux continuaient à communiquer à travers la messagerie de leur compte. Mais les cybers-espions du régime ont étendu leurs compétences et leur vigilance.

En fait, un millier d’agents ont été recrutés et formés par les services de sécurité gouvernementaux avant la réouverture de Facebook en Syrie en février dernier. Ces mouchards se sont toutefois retrouvés  débordés par l’explosion du nombre de comptes et de pages ouverts en quelques semaines. De jeunes activistes ont ainsi développé une « fourmilière » : chacun ouvre plusieurs comptes sous différents pseudos. Ils y communiquent en plusieurs langues.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire