Hier, place Saint-Pierre de Rome, la foule se pressait pour immortaliser ce balcon papal, à l’aide de son smartphone ou de sa tablette. “Immortaliser”, le terme en dit long sur l’une des motivations fortes qui nous anime, photographes compulsifs. Elle n’est pas la seule.
Cette photo (merci à Jérémie Clévy de l’avoir twittée), aussi incroyable qu’édifiante, témoigne de la généralisation des appareils mobiles et du réflexe de l’enregistrement visuel permanent (même si la comparaison est douteuse, la tendance est réelle). Ici, le moment est historique, c’est pourquoi le réflexe est général, mais cette photo révèle bien d’autres choses encore sur notre société et nos besoins.
UNE COMMUNICATION DEPLACEE ET REPORTEE
Indépendamment de l’évolution des pratiques qu’elle révèle, elle met en exergue un paradoxe visuel frappant (merci à Rémi Barra d’avoir attiré mon attention sur ce point). La foule compacte communique avec des objets mobile, mais chacun des individus est isolé des autres, dans sa propre bulle sociale. Il y a une forme flagrante d’incommunicabilité qui semble accentuée ici par les nouvelles technologies.
Ce thème rappelle les films français des années 70, de Bertrand Blier (Buffet froid”) à Alain Jessua (“Les chiens”). Comment la ville moderne en rapprochant les individus physiquement, les isole en réalité, ce qui génère détresse et violence. (La suite ici...)
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